Japon : une stratégie nationale de e-santé fondée sur la robotique

Face au vieillissement de sa population, le Japon a mis en place une stratégie nationale de e-santé fondée sur la robotique permettant à son système de santé d’être en capacité de relever ce défi majeur : en effet, la demande de soins va connaitre une augmentation constante et conséquente alors que le pays connait déjà aujourd’hui un déficit de professionnels de santé.

En 2009, 22,7 % des Japonais avaient plus de 65 ans. Ils seront 42% en 2060. Le vieillissement de la population dans de telles proportions représente un défi majeur pour le système de santé japonais. En effet, la demande de soins va connaitre une augmentation constante et conséquente alors que le pays connait déjà aujourd’hui un déficit de professionnels de santé. A ce jour, il y a environ 450 000 médecins et 1,3 millions d’aides-soignants. Compte-tenu de l’évolution du nombre de personnes âgées, la situation va encore s’aggraver.

Cependant, et malgré les crises récentes qui ont traversé et affaibli le pays, le Japon est depuis longtemps un pionnier en matière d’innovation dans des secteurs tels que la science, la technologie mais aussi le bien-être. C’est pourquoi les dirigeants japonais ont recherché les moyens de redynamiser l’innovation en même temps qu’ils impulsaient un « nouvel état d’esprit d’entreprise » et cela dans le cadre de la stratégie générale de relance de l’économie japonaise « Rebirth of Japan » lancée en 2011. En effet, le Japon tente de rétablir sa politique macro-économique en dynamisant le réservoir d’entreprises high-tech de taille moyenne mais qui ont la capacité de se développer très rapidement.

Le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’International (METI) avait depuis longtemps fixé comme axe prioritaire de développement, les recherches en lien avec le vieillissement de la population. Les pouvoir publics, en soutenant en particulier les entreprises privées du domaine de la robotique, tentent de répondre au manque de d’aides-soignants par le développement de robots adaptés aux soins et à l’assistance à la personne. Plusieurs plans nationaux de développement de la filière avaient déjà été menés dans le passé tels que le « Humanoid Robot Project » en 1998 puis le « 21st Century Robot Challenge » en 2001. Début 2013, le METI a lancé un appel à candidatures pour le développement de robots à bas prix (comme par exemple des robots-infirmiers) offrant ainsi une aide publique pour stimuler le marché. L’objectif est de déployer à grande échelle des solutions robotiques innovantes.

Sont ici présentés 4 exemples de solutions robotiques de pointe déjà déployées :

  • Le centre de recherche de RIKEN et Tokai Rubber Industries a développé « RIBA » (Robot for Interactive Body Assistance). C’est un robot capable de soulever et de transporter une personne (jusqu’à 80 kg). Il sera utilisé dans des maisons de retraite dès l’an prochain (pour mémoire, le premier prototype date de 2009).
  • L’Institut National Japonais des Sciences et Techniques Industrielles Avancées (AIST) a développé depuis 2001 « PARO » un robot phoque thérapeutique destiné aux personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer. Le robot qui ressemble à une peluche-jouet est doté de capteurs qui lui permettent de stimuler les personnes atteintes de maladies neurodégénératives.
  • Créé par l'Université Waseda de Tokyo, « Twenty one » est un robot qui aide les personnes à mobilité réduite (handicapés, personnes âgées…) à domicile. Il peut aider une personne à sortir de son lit, se lever d'une chaise ou encore sortir d'un fauteuil roulant. Sa commercialisation est prévue pour 2015 (pour mémoire, le premier prototype date de 2008).
  • Panasonic a annoncé fin 2013 la commercialisation de robots « HOSPI » : ils sont capables d'aider le personnel des hôpitaux en transportant les médicaments et en effectuant des tâches fastidieuses ou pénibles.

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