Le cloud impose d'autres besoins en compétences IT

L'impact du passage au cloud sur l'emploi des informaticiens a été abordé lors d'une conférence organisée hier matin par le club de la presse informatique BtoB.

Le CPI-B2B (club de la presse informatique BtoB) a choisi de se pencher sur les enjeux et les impacts sociaux de l'infogérance et du cloud lors d'une conférence qui s'est déroulée hier matin à Paris. Selon le DSI Club IDC France, un panel réunissant 300 DSI d'entreprises d'au moins 800 salariés, la modernisation des infrastructures et le recours au cloud computing sont les deux sujets majeurs pour les directions informatiques. Le cloud privé a gagné du terrain en passant en tête de leurs initiatives en ce début d'année. Si le principal objectif du passage à un cloud privé porte sur la réduction des coûts initiaux d'acquisition du matériel (63%) et sur la diminution des coûts associés aux licences logicielles (56%), son usage engendre une évolution des besoins en compétences, tout comme l'externalisation l'a fait. En effet, que deviennent les informaticiens et la DSI dans une entreprise sans système d'information ?

Chez Nexans, un groupe mondial qui propose des solutions de câblage pour la production, le transport et la distribution de l'énergie, l'orientation vers une architecture cloud a eu un impact non négligeable sur l'emploi des informaticiens. « La migration vers le cloud - effectuée par un unique prestataire, à savoir HP - a eu un impact économique et social au sein de l'organisation », a exposé Konstantinos Voyiatzis, directeur des systèmes d'information de la société qui supervise un département de 350 personnes réparties dans le monde. « Lorsque nous avons procédé au recensement de l'existant informatique, nous comptions une centaine de salles machines informatiques », a-t-il indiqué. « Le basculement sur le cloud a eu des répercussions sur de nombreuses fonctions au sein de la DSI en impactant les informaticiens en interne chargés du support PC, de la sécurité et de la gestion documentaire, de la même façon que les architectes, les développeurs ainsi que les opérateurs des salles de machines ».

Des problématiques qui diffèrent selon les pays

Le DSI de Nexans a également expliqué que la situation différait en fonction des différents pays du globe. « Il est plus simple de trouver des alternatives dans des pays qui se portent bien du point de vue économique, comme la Norvège ou l'Allemagne, ce qui n'est pas le cas de la France où le taux de chômage est particulièrement élevé ». Chez Nexans, une vingtaine d'informaticiens ont été reclassés dans l'entreprise suite à son évolution vers le cloud et une cinquantaine de personnes ont quitté l'entreprise.

De plus, l'adoption d'un modèle sans SI a généré des besoins en nouvelles compétences. « Aujourd'hui, on met davantage l'accent sur les actions à valeur ajoutée, avec plus de projets pour l'activité et de préparation portant sur l'infrastructure », a poursuivi Konstantinos Voyiatzis. « De ce fait, nous avons besoin de personnes anglophones qui managent les contrats et qui savent travailler en étroite relation avec nos partenaires », a-t-il conclu.

Véronique Arène
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