L'explosion des objets connectés et des applis santé

Le marché de l'e-santé, ou santé mobile, qui inclut aussi les applications santé, en croissance exponentielle, pourrait dépasser 20 milliards d'euros en 2017.

Balances intelligentes dans les salles de bains, bracelets «trackers» d'activité et montres intelligentes au poignet, systèmes de sommeil pour veiller sur nos nuits… De plus en plus d'objets connectés collectent des informations sur la forme et le bien-être des individus. Certains jouent en direct sur les comportements. Les ceintures Lumo Back vibrent pour signaler un dos mou tandis que les Américains portent des serre-têtes connectés pour augmenter leur concentration. «Melon t'aide à scruter ton état mental, ton comportement, tes émotions et te permet de t'améliorer», signale l'entreprise qui distribue ces bandeaux.

D'autres objets visent directement la santé: glucomètres pour les diabétiques, brassards tensiomètres ou pacemakers. Si l'on y ajoute les colliers mesurant le rythme cardiaque et la consommation de calories des chiens ou encore le pilulier électronique permettant de suivre la consommation de médicaments du patient, quelques dizaines d'objets connectés s'installent dans l'univers du bien-être et de la santé.

Le marché de l'e-santé, ou santé mobile, qui inclut aussi les applications santé, en croissance exponentielle, pourrait dépasser 20 milliards d'euros en 2017. Galaxy S5, le dernier-né de Samsung, comporte ainsi un cardiofréquencemètre pour prendre son pouls, la société Jawbone propose des applications pour bien s'alimenter, analyser son sommeil ou pratiquer de l'exercice tandis que Google et Novartis développent ensemble des lentilles de vue connectées pour les diabétiques… Autres cibles, les femmes qui souhaitent tomber enceintes ou celles qui vont accoucher.

De 20.000 en 2012, les applications santé et bien-être sont passées à 100.000, dont 40.000 médicales, en 2013. «Ce marché évolue très rapidement», explique le Dr Guillaume Marchand, président de DMD Santé, un site qui fait évaluer les applications par des médecins et des patients. Beaucoup sont de qualité médiocre, estime DMD Santé, qui n'a sélectionné que 504 applis sur 8000 passées au crible. Et les trois quarts des applications ont beau être gratuites en France, les utilisateurs sont encore rares. Une étude indiquait en mars que la moitié des applications sont désinstallées après une utilisation.

Armelle Bohineust
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