Les pharmacies s'orientent vers l'e-santé sous la pression économique

En difficulté financière, le secteur de la distribution pharmaceutique se développe de plus en plus dans le digital. Une nécessité pour assurer la survie du secteur, selon institut d'études économiques privé Xerfi.

Redressement des comptes de l'assurance maladie, essor du générique... Sous pression économique, le modèle traditionnel de la distribution pharmaceutique est extrêmement fragilisé, selon l'institut d'études économiques privé Xerfi Precepta.

Celui-ci estime ainsi qu'à partir de 2015, les mesures d'économies sur le médicament atteindront "1,2 milliard d'euros contre 900 millions en 2013" et "les marges de manœuvre financières de la Sécurité sociale sont nulles".

Les nouvelles missions rémunérées des officines, "comme le suivi des patients sous anti-coagulants et asthmatiques", vont donc se heurter à des contraintes de financement, selon Xerfi.

Aussi, pour l'institut, c'est certain, l'avenir du secteur passe-t-il par l'e-santé, l'offre numérique, "comme toutes les autres offres de commerce". Cela permettrait, selon ce dernier, de "redéployer le modèle économique et de maintenir les niveaux de marges des pharmacies."
"Contraintes réglementaires du e-commerce"

Toujours selon Xerfi, l'autorisation de la vente en ligne de médicaments permet aux pharmacies de s'engouffrer dans l'e-santé. La vente en ligne "est attractive pour les pharmacies avec des modèles proches de la grande distribution", nuance toutefois l'étude qui cite les exemples d'Univers Pharmacie et du réseau Lafayette,"inscrites dans une logique promotionnelle".

Et pour cause, la vente en ligne comporte trop de "contraintes réglementaires du e-commerce de médicaments" de sorte que "moins de 1% des officines avaient ouvert leur site en juin 2014", explique l'institut.

Il évoque également d'autres offres de l'e-santé en cours de développement qui représentent l'avenir pour les pharmacies:
"les prises de rendez-vous avec le pharmacien, les échanges avec l'équipe officinale, les envois d'ordonnances scannées ou les déclarations d'effets indésirables."

Jean-Yves Paillé
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