Les six facteurs-clés de compétitivité des PME européennes

Agilité, innovation, taille critique… : quels sont les facteurs-clés de compétitivité des entreprises européennes ? Le cabinet d’audit-conseil Mazars a publié une étude européenne qui explore les voies permettant à ces entreprises de sortir du lot.

Pour les PME européennes, quels sont les secrets de la réussite ? Le cabinet d’audit-conseil Mazars donne quelques pistes à partir de son étude portant sur les performances d’entreprises de l’Union européenne entre 2008 et 2013 (*). De ce travail de synthèse où l’évolution et la situation des PME françaises sont comparées avec celles de sept autres pays, il ressort six facteurs pour « sortir du lot ».

1 Agilité

Performance rime souvent avec « agilité », c’est-à-dire avoir la capacité de s’adapter à un marché en perpétuel changement. Tout va très vite, le positionnement de l’entreprise ne doit jamais être définitif. Cela suppose pour les dirigeants d’être en veille permanente sur l’évolution de son marché, savoir anticiper les comportements et attentes des clients qu’ils soient professionnels ou particuliers et enfin travailler « la chaîne de valeur ». Une PME n’a ni les effectifs, ni les capacités financières pour tout gérer en interne. «Il faut donc faire un choix entre ce que l’on doit réaliser soi-même et ce que l’on doit externaliser à un sous-traitant ou à un partenaire », explique Alain Chavance, membre du comité exécutif et associé du groupe Mazars.

2 Innovation

Ce n’est pas une surprise, les PME innovantes sont les plus compétitives. Elles augmentent leur valeur ajoutée et apportent davantage à leurs clients, en mobilisant par exemple les nouvelles technologies. Manque de moyens pour investir ? L’utilisation des dispositifs de soutien à l’innovation permet parfois de débloquer la situation. En France, les aides publiques ne manquent pas avec des dispositifs comme le CIR (Crédit impôt recherche) ou le CII (Crédit Impôt Innovation). « Pour être davantage utilisées en France, ces aides mériteraient d’être simplifiées », remarque Alain Chavance.

3 Discipline et fondamentaux financiers

Une structure financière solide et des réserves de trésorerie sont autant de filets de sécurité caractéristiques des PME performantes en Europe. Plus rassurantes, ces entreprises ont la capacité à recourir plus facilement au crédit pour investir et donc innover. « Ce n’est pas seulement une question de niveau de trésorerie, il faut aussi savoir présenter un business plan crédible auprès d’une banque ou d’un investisseur », précise Alain Chavance.

4 Taille critique

Selon Mazars, « avoir une taille critique pour répondre aux exigences spécifiques de compétitivité et de performance sur chacun des marchés est crucial ». Cela ne signifie pas seulement rester ouvert aux alliances et fusions. « Il faut savoir s’appuyer sur son écosystème, c’est-à-dire être capable de collaborer avec des partenaires avec qui on n’a pas forcément de liens capitalistiques », insiste Alain Chavance. Cela va permettre à la PME de tirer parti de ressources qu’elle n’a pas en interne.

5 Dynamique internationale

Ceux qui n’étendent pas leur activité au-delà du marché local ou régional courent le risque d’une plus grande dépendance à la demande domestique. Etre dynamique à l’international fait donc partie des facteurs de réussite. Dommage qu’en France, les PME ne croient pas assez en leur chance, regrette Alain Chavance. « Dans bons nombre de secteurs, le savoir-faire français est apprécié à l’étranger. Il faut s’appuyer sur des structures d’accompagnement à l’international qui ne manquent pas dans notre pays ».

6 Gouvernance adaptée

La qualité de la gouvernance permet de faire les bons choix stratégiques pour demain. Pour éviter d’être livrée à elle-même et de commettre des erreurs flagrantes, la direction a besoin de faire appel à une expertise extérieure. Experts, actionnaires, business angels peuvent jouer ce rôle d’accompagnement dans le pilotage à court et à long terme. De même qu’un administrateur indépendant qui s’intégrerait dans l’instance de gouvernance. « Par exemple, un administrateur indépendant ayant un expérience à l’international peut aider à aller plus loin à l’export », conclut Alain Chavance.

Bruno Askenazi
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